A l’heure ou parfumerie, bien-être, santé et beauté font la part belle aux plantes et huiles essentielles, revenons sur une pionnnière en la matière. Religieuse, compositrice, savante, femme de lettres, Hildegarde de Bingen a été l’une des premières femmes à s’imposer dans un monde de l’esprit dominé par les hommes.
Dans un contexte historique où la notion de “nouveauté” n’était pas favorisée, elle a imposé une œuvre novatrice, au féminin !
Elle décrit dans son ouvrage “Le jardin de la santé” plus de 300 plantes médicinales.
Les moines et les religieuses font donc préparer des parfums médicinaux à partir des plantes qu’ils cultivent dans les jardins de leurs abbayes et monastères ; et il existe des ordres spécifiquement hospitaliers particulièrement actifs sur les routes des grands pèlerinages, Rome, Compostelle, Jérusalem dont le plus connu est celui de Saint Jean de Jérusalem.

La figure d’Hildegarde de Bingen permet de s’interroger sur la possibilité d’une “création au féminin” au XIIe siècle, dans le domaine de la musique et de la médecine en particulier. On lui reconnaissait le “don d’intellection”, autrement dit l’inspiration divine.
Bénéficiant de la protection du pape et du concile, elle a bénéficié d’une audience internationale, qu’elle continue à avoir aujourd’hui. Même si son oeuvre s’est faite sous la forme d’une “révélation”, elle a écrit en pleine conscience et non dans “l’extase”. Hildegarde de Bingen incarne un XIIe siècle libre, bouillonnant et créatif…
Une conférence enregistrée ici à (ré)écouter :
La thèse de Laurence Moulinier-Brogi, professeur à l’université Lumière Lyon 2 a porté sur l’œuvre scientifique de Hildegarde de Bingen, dont elle a traduit les poésies.