Voici un florilège de citations, extraits et poèmes glanés aux gré de mes lectures parfumées. Il ne demande qu’à grandir au gré de vos visites et de vos trouvailles ! Bonne lecture.
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Charles Baudelaire
Glaciers, soleils d’argent, flots nacreux, cieux de braises, Échouages hideux au fond des golfes bruns Où les serpents géants dévorés des punaises Choient, des arbres tordus avec de noirs parfums. Arthur Rimbaud
L’illusion est une fleur dont nous avons à peine le temps de respirer le parfum. Alfred Auguste Pilavoine
Il se répand autour de la femme que l’on aime un parfum céleste ; ce n’est plus de l’air, c’est de l’amour qu’on respire. Alphonse Karr
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants, doux comme les hautbois, verts comme les prairies, Et d’autres, corrompus, riches et triomphants, Ayant l’expansion des choses infinies, Comme l’ambre, le musc, le benjoin de l’encens, Qui chantent les transports de l’esprit et des sens. Correspondances Baudelaire
Le souvenir est le parfum de l’âme. George Sand
Au fil du temps, le parfum d’une femme est un souvenir plus bouleversant qu’une photographie d’elle . Guy de Maupassant
Les parfums sont les sentiments des fleurs. Heinrich Heine
Si seulement on pouvait inventer quelque chose, dis-je vivement, qui conserve un souvenir dans un flacon, comme un parfum, et qui ne s’évapore, ne s’affadisse jamais. Daphnée du Maurier
« Deux choses rendent les femmes inoubliables, leurs larmes et leurs parfums » Sacha Guitry
Les parfums permettent d’affronter – et souvent de les vaincre – les mystères les plus terribles. Jean Giono
L’enfance, c’est ce territoire juste là, intact mais parfaitement inatteignable, à moins de fermer un peu les yeux, de s’assoupir dans le parfait coton d’un parfum retrouvé. Serge Joncour
Divertissement, affliction aussi du plus noble de nos sens, la recherche d’un parfum ne suit pas d’autres voies que celles de l’obsession. Colette
Les faits sont périssables, crois moi, seule la légende reste. Comme l’âme après le corps, comme le parfum dans le sillage d’une femme. Amin Maalouf
Le bonheur est le parfum de l’âme, l’harmonie du cœur qui chante. Romain Rolland
Comme d’autres esprits voguent sur la musique, le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum. Charles Baudelaire
Une femme sans parfum est une femme sans avenir. Coco Chanel
Le parfum est le frère du souffle. Yves Saint Laurent
Le parfum d’une femme en dit plus sur elle que son écriture. Christian Dior
Mainte fleur épanche à regret. Son parfum doux comme un secret Dans les Solitudes profondes. Charles Baudelaire
Le bonheur est comme un parfum. On le porte sur soi pour le faire respirer aux autres. Malek Bensafia
C’est le vent qui mêle les battements d’ailes aux odeurs de la forêt et les robes légères aux frémissements des fleurs qui portent le parfum de la vie. Michel Musolino
Si l’amour est un péché, un bon parfum est ce qui vous pousse à le commettre. Jean-Paul Guerlain
Le parfum est la trace avouée d’une passion. Jean Paul Guer
C’était vers la fin de mai et des odeurs délicieuses voltigeaient, pénétraient dans les wagons… Les orangers et les citronniers en fleurs, exhalant dans le ciel tranquille leurs parfums sucrés, si doux, si forts, si troublants, les mêlaient au souffle des roses poussées partout. (…)
Elles sont chez elles, sur cette côte, ces roses ! Elles emplissent le pays de leur arôme puissant et léger, elles font de l’air une friandise, quelque chose de plus savoureux que le vin et d’enivrant comme lui. Guy de Maupassant, 1884, Idylles
Ils traversaient des résédas qui leur montaient jusqu’aux genoux comme un vrai parfum. À côté d’eux était un champ d’héliotropes, d’une haleine si douce de vanille, qu’elle donnait au vent comme une caresse de velours. Alors ils s’assirent au milieu d’un bouquet de lis qui avait poussé là. Les lis leur offraient un refuge de candeur au milieu de la sollicitation ardente des chèvrefeuilles suaves, des violettes musquées, des verveines exhalant l’odeur fraîche d’un baiser, des tubéreuses soufflant la pâmoison d’une volupté mortelle… Des cortèges de pavots s’en allaient à la file, épanouissant leurs lourdes fleurs d’un éclat fiévreux. Des daturas trapus élargissaient leurs cornets violacés, où des insectes venaient boire le poison du suicide… Et les jacinthes et les tubéreuses se mouraient dans leur parfum…” Emile Zola, 1875, La faute de l’abbé Mouret
Cette première pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements; elle a le goût d’une salle où l’on a dîné; elle pue le service, l’office, l’hospice. Peut-être pourrait-elle se décrire si l’on inventait un procédé pour évaluer les quantités élémentaires et nauséabondes qu’y jettent les atmosphères catarrhales et sui generis de chaque pensionnaire, jeune ou vieux. Eh bien ! malgré ces plates horreurs, si vous le compariez à la salle à manger, qui lui est contiguë, vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir. Balzac, 1835, Le Père Goriot
Courtisane au sein dur, à l’œil opaque et brun
S’ouvrant avec lenteur comme celui d’un bœuf,
Ton grand torse reluit ainsi qu’un marbre neuf.
Fleur grasse et riche, autour de toi ne flotte aucun
Arôme, et la beauté sereine de ton corps
Déroule, mate, ses impeccables accords.
Tu ne sens même pas la chair, ce goût qu’au moins
Exhalent celles-là qui vont fanant les foins,
Et tu trônes, Idole insensible à l’encens.
– Ainsi le Dahlia, roi vêtu de splendeur,
Elève sans orgueil sa tête sans odeur,
Irritant au milieu des jasmins agaçants!
Paul Verlaine, Un Dahlia, Poèmes saturniens
Crédit photo Tubéreuse : Pierre Bénard/OSMOART