Quand la créativité olfactive repousse les frontièr

Ce podcast raconte les étapes d’une épopée olfactive et auditive entre Boston et Grasse : d’un côté, des étudiants de l’école d’architecture MIT et de l’autre, les créateurs du Parfumeur Français qui se sont retrouvés sur la radio de l’université.

Commentaires de Joëlle à la suite de cette expérience :

“Très bon retour sur les diffusions ! Enrichissant, captivant et divertissant ! Nous avons choisi le format du podcast pour communiquer parce que : -tu nous l’as proposé. C’est la suite logique, toujours auditive et vocale, de l’échange avec les étudiants sur la radio du MIT – C’est être à l’écoute de l’autre  – C’est proposer un moment de partage sans l’imposer”.

“Ce cours étant une expérience visant à explorer les aspects non-visuels de la création, MIT ne souhaitait pas utiliser Zoom pour notre intervention, mais plutôt leur station de radio du Département d’Architecture du MIT, WAWD?RADIO, afin de découvrir une nouvelle manière d’appréhender cette expérience” raconte Joëlle Lerioux-Patris (Le Parfumeur Français), accompagnée de Jordan Sarica et Gwen Song Wun Gao (élèves parfumeurs).

Ils ont échangé durant deux heures, connaissances, idées et émotions.

Objectif : réaliser une signature olfactive à partir d’un « brief acoustique » pour raconter l’école à la demande de Eytan Michael Levi, enseignant à l’université du MIT de Boston. Interview

Pour quelles raisons l’université d’architecture MIT a-t-elle contacté Le Parfumeur Français?

Lorsque l’épidémie du covid-19 a entraîné la fermeture du campus en 2020, trois étudiants en architecture du MIT ont lancé What Are We Doing Radio, une station destinée à maintenir un contact intellectuel entre les étudiants, professeurs et employés du départment d’architecture du MIT. Au cours de l’été, nous avons eu l’opportunité de diriger un workshop afin d’explorer les aspects non visuels de l’architecture, qui est par principe une profession très axée sur ce qui se voit dans sa conception, mais qui est bien plus complexe au niveau de son expérience sensorielle. Nous avons donc décidé d’inviter plusieurs experts pour nous introduire respectivement au son, au goût, au toucher et à l’odorat.

Quel était l’objet de votre demande ?

Nous avons demandé au Parfumeur Français de nous parler de leurs procédés de création de parfums et de nous présenter l’impact des odeurs sur les espaces.

Quel est le profil de vos étudiants ?

Le public de l’intervention du Parfumeur Français se composait d’étudiants en master en architecture au MIT, essentiellement états-uniens.

Qu’aviez vous imaginé alors quant à la mise en place de l’échange ?

Au cours d’une longue série d’emails, nous avons finalement conçu une séance au cours de laquelle nous sentirions des échantillons d’odeurs sélectionnés par le Parfumeur Français.

Comment avez vous préparé la séance audio ?

Le Parfumeur Français nous a très gentillement envoyé tous les échantillons olfactifs dont nous aurions besoin. Nous les avons ensuite divisés dans de petites fioles que nous avons envoyées à nos étudiants.

LE DEROULEMENT DE LA SEANCE

Comment avez vous vécu la séance ?

D’un côté, chaque participant se trouvait dans un cadre très différent, et c’est bien là le principe de la radio. D’un autre côté, nous étions rassemblés par les odeurs que nous sentions.

Quelles ont été les réactions des étudiants ?

Contrairement aux images et aux sons qui se transmettent instantanément de nos jours, la transmission d’odeurs nécessite un certain niveau de logistique comme expliqué ci-dessus. Les étudiants étaient donc ravis de recevoir le kit de parfums et de participer à cet échange très préparé.

Quelles ont été leurs questions ?

Les étudiants ont posé plusieurs questions sur la conservation des odeurs, sur leur diffusion dans l’espace, et sur le processus de travail des parfumeurs à partir de matières premières.

Quels étaient leurs commentaires face au kit ?

Les étudiants étaient parfois surpris d’apprendre la provenance de ce qu’ils sentaient.

C’est une expérience inédite sonore et olfactive : pas d’image, pas de visage, juste des voix et des odeurs de part et d’autre de l’océan. Objectif : stimuler les perceptions olfactives. En quoi cela change-t-il votre manière de communiquer ?

La transmission d’odeurs, à cause de son aspect physique et par opposition à la transmission d’images, implique un certain degré de préparation. Cela nous force à contextualiser l’information [olfactive dans ce cas] que nous recevons, à comprendre d’où elle vient, qui l’a produite, et ce qu’elle deviendra.

Qu’avez vous appris d’essentiel lors de cet échange ?

Bien que tous les étudiants et enseignants de cet échange avec le Parfumeur Français travaillent sur des questions d’espaces depuis des années, c’était sans doute la première fois que beaucoup d’entre eux se rendaient compte qu’il est possible et nécessaire d’intégrer l’olfactif à la conception spatiale.

Qu’est ce que cet échange vous a apporté ?

Une belle expérience humaine en pleine pandémie, et la prise de conscience de l’importance des odeurs dans la conception architecturale.

ENVOI DU BRIEF RECEPTION DES CREATIONS

Que disait le brief que vous avez envoyé ?

Nous avons envoyé au Parfumeur Français un brief pour la création d’une expérience olfactive permettant aux membres du département d’architecture du MIT de se retrouver, le temps d’une inhalation, dans les murs où ils étudient, enseignent et travaillent. Nous avons volontairement limité au maximum l’aspect prescriptif du brief en nous cantonnant à des descriptions d’espaces et d’odeurs. Nous nous sommes bien entendu garder d’inclure le moindre élément visuel et avons envoyé un texte parcourant les différentes salles du département d’architecture du MIT.

A quoi vous attendiez-vous ?

Nous n’avions pas d’attentes particulières. Pour nous, le processus de conception de ce parfum des deux côtés de l’Atlantique est tout aussi intéressant que le résultat final.

Qu’allez-vous faire de ces échantillons ?

Nous souhaitons organiser un évènement de lancement de la signature olfactive de MIT Architecture dévelopée par le Parfumeur Français. Nous enverrons sans doute des échantillons à une trentaine de personnes que nous réunirons sur WAWD?Radio, et nous sentirons tous la réalisation du Parfumeur Français en écoutant les explications de Joëlle, Jordan et Gwen.

Quelle suite envisagez-vous à cette expérience ?

En fonction des réactions que le parfum reçoit lors de son lancement, nous pourrions faire en sorte que le département d’architecture du MIT en commande une quantité plus importante à distribuer à tous ses membres. À plus long terme, nous serions intéressés de refaire appel au Parfumeur Français dans le cadre de nouveaux projets à l’intersection du spatial et de l’olfactif.

Découvrez les épisodes de l’aventure du Parfumeur français par la Voix du Parfum

https://www.podcastics.com/podcast/la-voix-du-parfum/series/le-parfumeur-francais-et-le-mit-de-boston/