Gabrielle Chanel crée N°5 pour cette femme avec une intention déterminée : “Je veux lui donner un parfum artificiel, comme une robe. C’est-à-dire fabriqué. Je veux un parfum qui soit composé”… en rupture avec les parfums floraux ou orientaux de l’époque. Abstraction et féminité sont donc les facettes de son souhait dans ce parfum qu’elle veut “à odeur de femme”.
Le parfumeur Ernest Beaux, avec les composants chimiques qui stimulent les fragrances, les aldhéydes, lui propose 10 échantillons. Elle choisit le cinquième qu’elle décide de lancer le 5 mai : un chiffre fétiche qui lui portera chance. Le design du flacon, au format plat, facile à mettre dans la poche, est minimaliste, abstrait, translucide, et a des reflets explicites: l’essence est mise en avant.
Le bouchon comporte la lettre C entrelacée, tel un sceau; l’étiquette très simple rappelle les billets dada. Dans un mystère olfactif, l’excellence des matières premières et la radicalité du pack composent les fondamentaux du n°5 au service d’une nouvelle vision du féminin.
Gabrielle Chanel pose pour la campagne de publicité (1937) : c’est la première égérie du parfum.
Bientôt, le parfum est présenté comme une oeuvre d’art, s’inscrivant donc dans le mouvement abstrait de l’époque. (Par Sem ici en 1937).
De nombreuses autres stars féminine l’incarneront ensuite… entretenant le mythe du n°5. Ce parfum est le manifeste d’une nouvelle féminité… (écrit en 1924) toujours actuel aujourd’hui… comme l’art moderne qui dure encore.